Erigée en forêt de Montmorency, non loin du Château Larive, cette vierge dite «Vierge noire» apparaît soudainement au détour d’un chemin. Des recherches faites auprès de la famille à qui appartient le Château-Larive permettent de reproduire le récit suivant, aimablement communiqué par Mme de Coury.
Année 1901- Notes de l’abbé Bernard de Mun : «Dès que j’avais acheté cette propriété (Château- Larive), comme le parc va en montant, j’avais de suite conçu le projet d’établir sur la hauteur un sanctuaire dédié à la Très Sainte Vierge. Je voulais naturellement que le sanctuaire domine la propriété et même la contrée. C’était possible. Il fallait tracer des chemins et choisir le point où le sanctuaire serait établi. Après bien des réflexions, je me décidai à placer au milieu d’un rond-point, sur la hauteur, une statue en fonte : imitation de bronze. La statue aurait 1,70 m de hauteur, le piédestal 1,80 m : le tout entouré de grosses pierres formant rocher, avec quatre marches pour pouvoir s’agenouiller. De ce rond-point on aurait une vue ravissante. Il fallait entreprendre le travail de faire des percées et ériger le sanctuaire. Ce fut vers le mois de juillet que tout fut terminé. Il fallait bénir la statue. Cette belle et touchante cérémonie eut lieu le 15 août 1901. On invita toute la population à y prendre part. La plupart de mes jeunes gens étaient présents, accompagnés de leurs parents. (Il dirigeait un patronage à Paris, à Saint-Germain-l’Auxerrois). On monta en procession jusqu’à la statue par des chemins formant rubans à travers le parc et en chantant le cantique de Lourdes. Beaucoup d’étrangers s’étaient joints aux Parisiens. Il y avait environ 500 personnes. Enfin, quand tout le monde fut placé, Monsieur le Curé prononça quelques paroles dont le sens général était qu’il espérait que la bénédiction de la statue serait une bénédiction pour tout le pays.»
La statue est une figure de la Vierge Marie, vêtue d’une robe à larges plis, couronnée, les mains ouvertes, debout sur un croissant de lune, avec sous son pied un serpent. En ce qui concerne la bénédiction de la statue le 15 août 1901, il n’existe pour l’instant que le témoignage de l’abbé Bernard de Mun. En effet l’abbé Marchand, curé de Montlignon à l’époque, n’en fait pas mention dans les manifestations paroissiales. N’ayant pas été déplacée depuis son érection, il est intéressant de savoir que cette statue se trouve aujourd’hui en forêt domaniale car une partie des bois de Château-Larive. Elle est acquise par l’Etat en 1971. Son appellation de «Vierge noire» reste inexpliquée à ce jour.