Ancien séminaire à Montmagny

A la fin du XVIIe siècle, cet ancien relais de chasse des ducs d’Enghien à Montmagny, se transforme en maison de retraite (1898) par les abbés Théodore et Léon Garnier. Plus tard, il deviendra un séminaire pour les conversions tardives. Depuis 1970 il accueille des services municipaux de la commune.

A l’origine du séminaire…

Le séminaire de Montmagny a été fondé par l’abbé Théodore Garnier, chanoine du diocèse de Bayeux, qui achète le 1er décembre 1893 un ancien rendez-vous de chasse des ducs d’Enghien situé à Montmagny, derrière l’actuelle mairie. Dans cette propriété pourvue d’un parc de 2,5 hectares, l’abbé Garnier fonde la Maison du Sacré-Cœur, conçue comme un lieu de retraite spirituelle destinée aux prêtres. Les absences répétées de l’abbé Garnier l’amènent à confier la direction de l’établissement à son frère, l’abbé Léon Garnier, qui deviendra curé de Montmagny en 1908. En 1902, l’abbé Garnier accepte de recueillir un élève pour le préparer rapidement aux études du Grand Séminaire qui forme les futurs prêtres. D’autres lui emboîtent le pas. L’abbé accepte alors de former chaque année six élèves. Puis ils sont de plus en plus à se présentent à lui en espérant suivre son enseignement. Une décision s’impose : il faut ouvrir une école.
L’abbé Garnier se résout à faire construire une classe et quelques chambres, de sorte qu’en 1908 est officiellement créée l’École Notre-Dame de Lourdes, établissement d’enseignement supérieur préparant des jeunes gens à la prêtrise. Les enseignements prodigués touchent non seulement à la théologie mais aussi aux mathématiques, à la philosophie, au Français, au Latin, au Grec, à l’histoire, à la géographie et aux sciences. Les premiers élèves gardent le souvenir d’une vie rude à l’École Notre-Dame de Lourdes : ni électricité, ni chauffage central, ni eau courante dans les chambres. À la fin de leur formation, les élèves partaient par petits groupes vers les séminaires des diocèses de France pour suivre leur formation les conduisant à la prêtrise.
En 1912-1913 est édifiée une chapelle dotée d’un autel offert par les Frères des Écoles Chrétiennes. Elle reçut également la châsse contenant le corps entier de Saint Théodore, martyr, tiré des catacombes de Rome en 1838. Ci-contre, la chapelle vers 1920. L’école Notre-Dame de Lourdes devient le séminaire des vocations tardives de Montmagny À la mort de Théodore Garnier le 21
août 1920, l’abbé Léon Garnier hérite de ce bien. Le 26 septembre 1925, les bâtiments et le parc sont officiellement offerts au Syndicat des prêtres catholiques du diocèse de Versailles et l’école Notre-Dame de Lourdes devient le séminaire des vocations tardives de Montmagny.

Le séminaire s’agrandit.

Tandis que l’abbé Léon Garnier, toujours curé de la paroisse, fait construire à Montmagny la chapelle Sainte-Thérèse, le séminaire se dote de nouveaux bâtiments afin d’accueillir des élèves toujours plus nombreux. Les services communs tels que la cuisine et la blanchisserie sont désormais assurés par des religieuses, les servantes du Sacré-Cœur. L’abbé Léon Garnier, décédé en 1927, est remplacé à la tête du séminaire par l’abbé Joseph Gallerey qui réussit à organiser un cadre matériel convenable et surtout à codifier les méthodes et les programmes de formation intellectuelle et spirituelle. Les grands travaux des années 1930 Le chauffage central est installé en 1928, l’électricité et l’eau courante suivront plus tard. En 1930, un nouveau bâtiment de deux étages est construit avec en son rez-de-chaussée un réfectoire de cent couverts. En 1931 est édifié un nouveau bâtiment qui abrite la salle de gymnastique et le nouveau parloir. En 1933, une nouvelle classe de philosophie est édifiée. Le cloître, dont une partie s’appuie sur la chapelle, fait le tour de la cour intérieure et crée une sorte d’unité entre l’ensemble des bâtiments. En 1934, une sacristie
s’adosse à la chapelle. Un mur d’enceinte clôture le parc et l’ensemble de ces bâtiments. En septembre 1939, les tilleuls du parc du séminaire sont abattus pour boiser les abris de défense passive
de l’école voisine. Le 10 juin 1940, l’évêché ordonne aux élèves de quitter l’établissement. Sous l’Occupation, le séminaire de Montmagny accueille des élèves du grand séminaire de Beauvais et voit se dérouler plusieurs ordinations. Le 27 août 1944, un détachement de la fameuse deuxième division blindée commandée par le Général Leclerc stationne une semaine dans les bâtiments du séminaire avant de repartir en campagne. L’établissement ne désemplit pas après la guerre : pour combien de temps ?
La guerre ne met pas un terme au fonctionnement du séminaire. En mai 1945, le séminaire compte 60 élèves âgés de 16 à 30 ans originaires de plusieurs pays européens (Allemagne, Autriche, Belgique, France, Italie, Royaume-Uni, Suisse, Tchécoslovaquie, Yougoslavie) mais aussi de Russie et du Liban. Après la mort de l’abbé Gallerey en 1948, l’établissement continue de former de nombreux candidats à la prêtrise. Au total, plus de 400 prêtres reçurent une formation dans cet établissement qui fut l’un des premiers séminaires français des vocations tardives. Une fois ordonnés prêtres, certains anciens élèves du séminaire de Montmagny entrèrent dans des ordres religieux, tels les Trappistes, les Franciscains ou les Cordeliers.
D’autres partirent enseigner et prêcher en Argentine, au Cameroun, en Inde, au Japon et au Vietnam.

À partir des années 1960, le nombre de nouvelles vocations diminue et contraint l’évêché à fermer le séminaire en 1970. Le 11 octobre 1974, la commune de Montmagny rachète le séminaire et son parc au Syndicat des prêtres catholiques du diocèse de Versailles. En intégrant cet ensemble immobilier religieux à son patrimoine, la commune s’engage à l’entretenir et le restaurer. Elle s’engage également auprès de l’évêché à laisser la chapelle à la disposition du culte catholique le cas échéant. La reconversion du séminaire immédiatement après le rachat du séminaire, la commune entreprend des travaux de réhabilitation afin d’ouvrir le parc au public et surtout de loger dans ces vastes bâtiments des services municipaux et diverses activités sportives et culturelles, comme l’école municipale de musique ou divers ateliers du Centre culturel. Quant à la chapelle, elle sert désormais de salle d’expositions et de spectacles.

D’importants travaux viennent d’être réalisés, un nouveau lieu entièrement dédié à la culture.

 

 

 

 

 

 

Chapelle du séminaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chapelle rénovée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SITUATION